Une chasse de tradition
La chasse avec des chiens courants est une action de chasse réglementée et encadrée, pratiquée principalement sur les territoires de chasse ouverts ou boisés. Ce mode de chasse respecte le cycle naturel des animaux et leur donne toutes les chances de se défendre, ce qui le distingue des formes de chasse plus directes.
Cette chasse exige une parfaite connaissance du terrain, du comportement des animaux, ainsi qu’un lien fort entre le chasseur et ses chiens courants. La meute suit les pistes avec flair, ténacité et discipline. Elle permet de lever le gibier, de le poursuivre intelligemment, sans stress ni violence inutile.
Le chien courant appartient au sixième groupe dans la cynophilie française.
Le chien courant suisse au cœur de la chasse
Le comportement du Chien courant suisse reflète sa vigueur, son endurance, sa vivacité et sa passion pour la chasse. Docile et très attaché à son maître, il est, à l’origine, un chien courant élevé pour chasser seul, dans des territoires difficiles, notamment en montagne.
Afin de conserver sa force, son énergie et sa rapidité, il aboie peu, voire pas du tout, lors du rapprochement. En revanche, une fois sur l’animal levé, il se récrie de manière soutenue. Qu’on le qualifie de « cogneur », c’est-à-dire qu’il pousse sa chasse avec détermination. L’intensité de son cri dépend du timbre de sa voix, qui peut être plus ou moins « gorgé ». En suisse, il est spécialisé sur lièvre et chevreuil.
L’utilisation actuelle des chiens courants suisses en France
Aujourd’hui, les éleveurs français ont accompli un travail remarquable sur les chiens courants originaires de Suisse. Ces chiens sont désormais bien intégrés aux différentes formes traditionnelles de la chasse française, telles que :
- La chasse en battue, de type collectif, où les chiens poussent le gibier vers les chasseurs postés.
- La chasse individuelle, pratiquée avec un ou deux chiens, plus discrète, souvent utilisée pour traquer le lièvre ou le renard.
Sa ténacité et son caractère souvent têtu font de lui un chien courant particulièrement chasseur, volontaire et persévérant au travail. Il peut parfois se révéler un peu difficile à créancer. Sa taille moyenne — de 47 à 57 cm pour les femelles et de 49 à 59 cm pour les mâles — et son poids d’environ 25kg sont idéaux pour une chasse rapide et dynamique. Sa passion de la chasse étant infatigable. Ce chien appartient au groupe de la petite vénerie.
Ils sont capables de chasser n’importe quel gibier à poil, que ce soit en étant mis sur une vois ou en chassant à la billebaude. Autrement dit, ils excellent aussi bien sur le lièvre, le chevreuil, le sanglier, le renard que sur le cerf. Leur finesse de nez leur permet de lever le gibier rapidement et efficacement. Il est d’ailleurs assez rare de trouver un menteur (chien courant qui donne de la voix sans être sur la voie) au sein de cette race.
La meute
Le Bruno du Jura, le Lucernois, le Bernois et le Schwytzois sont parfaitement capables de chasser ensemble, en meute. Lorsqu’ils sont élevés et habitués dès leur plus jeune âge à vivre et chasser ensemble, ces chiens se « rameutent » généralement très bien. Il existe bien sûr des exceptions, car chaque individu a son propre tempérament.
En revanche, les chiens courants suisses élevés et garder seuls seront généralement plus adaptés à une chasse individuelle, où leur autonomie et leur lien avec le maître prennent toute leur importance.
Le rapprocher
Nos quatre variétés se sont développées de manière différente. Le Bruno du Jura est la plus répandue et également la plus élevée. On compte environ 250 à 300 naissances par an. Le Bernois se situe entre 60 et 80 naissances annuelles, le Schwytzois entre 20 et 30, et le Lucernois entre 10 et 20 par an. Cette disparité dans les effectifs explique pourquoi le travail de sélection et d’évolution a progressé différemment selon les variétés.
Concernant les qualités de rapproche, celles-ci varient également. Les rapprochés sont plus ou moins longs selon les individus et les lignées. Le Bruno du Jura est sans doute le plus expressif dans ce travail : il donne fréquemment de la voix pendant le rapproché et s’exprime aussi lors des forlonger (L’animal prend de l’avance sur les chiens grâce à sa vitesse. Derrière lui les chiens vont chasser « en forlonger ». Il s’agit alors d’une phase de la menée où les chiens vont chasser à un train modéré, mais avec beaucoup d’application l’animal de chasse sur lequel ils ont beaucoup de retard.). Il en est de même lors du travail à la longe, notamment lorsque vous faites « les pieds » (recherche des traces fraîches de gibier au sol).
Les Bernois, les Lucernois et les Schwytzois ne donnent généralement pas de voix lors du rapproché, ou très peu. Ils ne s’expriment vraiment que lorsqu’ils approchent du gibier baugé ou gîté. Cela implique qu’ils doivent travailler avec la même rigueur l’un que l’autre sur la voie froide, notamment celle de la nuit, afin de rester bien rameutés. Dans ce type de chasse, chaque chien est obligé de travailler de manière autonome et appliquée pour suivre la voie et maintenir la cohésion de la meute.
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